Mieux consommer

Le zéro déchet : l’urgence écologique qui passait pour une lubie bobo

Je crois que je commence sérieusement à cumuler les “lubies de bobo”, mais je n’y peux rien, dès que je mets un doigt dans ce genre d’engrenages, j’ai tout le bras qui s’enroule dedans jusqu’à ce que mon corps y soit jeté avec passion, puis que mon âme soit dévorée jusqu’au dernier recoin avec délectation.

A vrai dire, tu as certainement déjà entendu parler du zéro déchet, mais on n’est jamais trop à parler des choses qui urgent.
Imagine toi que la planète, nos déchets, c’est sa bouffe, et qu’elle digère. Là, actuellement, elle est en occlusion intestinale remontée jusque dans la bouche tellement on lui en met, mais on continue encore.
#leglamour

Cet article s’adresse évidemment à ceux qui n’ont pas encore entamé une démarche zéro déchet, pour les autres ça risque d’être légèrement redondant.

Le zéro déchet c’est quoi?

Ca mord pas, c’est pas vraiment exact en soi dans le terme “zéro”, mais ça veut dire qu’on tente désespérément de ne pas se servir une double ration de déchet à tous les râteliers.
Ca paraît presque logique, sauf que non, de nos jours, éviter le déchet, c’est pas si facile. Déroulons ta journée par le début, on n’aura pas besoin d’aller bien loin pour que tu réalises combien, mazettes, y’a du déchet dans l’air.
Tu lèves le pied, et tu files à la cuisine. Quoi que tu manges, demande-toi dans quoi c’est emballé. Quelque chose.
Un truc pas emballé, c’est soit toi qui l’as fait, soit ta mamie qui l’a fait, soit que t’as déjà 20/20 en zéro déchet.
En fait, on peut même s’arrêter là, parce que tout dans ta journée va n’être que frustration d’accumulation de déchets.
De ton ticket que tu prends quand tu payes quelque chose dans la journée, à la chose cellophanée, enrubanée, scotchée, sous blister et trois couches de cartonnage : tout est surremballé.
Même pour le vrac, la grande mode c’est les sacs avec du plastique pour voir ce qu’on achète à travers la fenêtre plastique. Et le plastique, non, c’est pas fantastique.

Pourquoi s’intéresser au zéro déchet?

Mon problème, à moi la meuf cheloue qui fait ses courses en sac tissu, c’est que quand bien même ça se recycle, et bah recycler ça se fait pas en secouant le bout du nez (la référence à ma sorcière bien aimée ne te parlera que si tu avais M6 dans les années 1990).
Déjà il faut savoir que tout ne se recycle pas. Les cartons trop sales par exemple, de pizzas, ben ça se recycle pas du tout (et tout ce qui est souillé en fait). Pour les autres matériaux recyclables, ça l’est, mais ça coûte énormément de ressources et ça pollue.
Et ouai, pas si écologique que ça de recycler malgré ce qu’on essaye de nous faire passer pour THE solution de l’année.
Alors oui, en soi c’est mieux que de prélever de nouveau des ressources brutes, tout retransformer, et refaire un truc tout neuf, mais c’est pas ce qu’on fait de mieux. Le mieux, ce serait de ne pas le consommer tout court.
La filière du recyclage en France fonctionne assez mal, c’est pas fluide comme on pourrait le penser ; de fait 60% environ de nos déchets recyclables trouvent une renaissance, seulement. Ce chiffre confond toutes les catégories de déchets recyclables mais tous ne sont pas aussi bons élèves.
Il faut savoir aussi que tout ne se recycle pas à l’infini : une bouteille d’eau pourra devenir polaire, mais une polaire ne deviendra pas de nouveau autre chose, ce sera la fin du circuit pour elle.
Le verre est un matériau qu’on a appris depuis longtemps à réutiliser, il est donc presque totalement remis en circuit, mais à contrario, le plastique par exemple est super mal recyclé. Déjà parce que beaucoup de matériaux plastiques ne sont pas recyclables par nature, et puis parce qu’entre les trucs souillés et ceux que les gens ne prennent pas la peine de trier ou se trompent en triant, c’est le BORDEL.
Un véritable casse-tête donc. Qui se finit souvent à l’incinérateur.

 

Et ces autres déchets non recyclés, ils deviennent quoi alors?

Si tu traînes un peu sur internet, tu auras certainement déjà vu des images d’animaux marins emmêlés dans des sacs en plastique, ou même morts par étouffement à force d’en avaler.
Il est en réalité assez difficile de chiffrer la quantité de déchets qui est relachée dans la nature, mais il te suffira de lever le nez cinq minutes pour comprendre que les déchets, récemment déposés ou non d’ailleurs, t’entourrent. Dans la forêt, à la plage, sous l’eau, c’est une immense déchetterie à ciel ouvert qu’on a fini par créer. En dehors de tout contrôle.
Grâce à nous, y’a de la merde absolument partout sur la planète.
Et puis quand on balance pas nos déchets un peu partout, on les crame, comme ça on en distille aussi dans l’air. Entre les fumées toxiques, et le C02 qui bouffe notre atmosphère, on est bons.

Pourquoi c’est à nous, citoyens, d’agir, alors qu’il existe des instances qui pourraient s’en charger, comme l’état notamment?

Il faut imaginer les choses assez simplement : ceux qui ont les moyens de changer rapidement et facilement la donne sont aussi ceux à qui ça profite un max.
Sous couvert de faire bonne figure et de donner l’impression de changer, les gros lobbies, et l’état qui va avec (car on ne va pas se cacher que tout ceux qui pourraient faire changer les choses au gouvernement on souvent la main dans la boîte à fric qu’ils risqueraient de mettre en péril, c’est bien ficelé tout ça, c’est un circuit fermé sans fuite), ont inventé des petits labels de recyclage, qui te disent juste une chose : OUF MA CONSCIENCE VA MIEUX (je vais pouvoir jeter mes ordures par dessus bord de mon yacht, la baleine qui s’étouffera avec me pardonnera grâce à ce poiçon).
Le point vert que tu vois partout signifie juste que l’entreprise participe à un programme, de toute manière plus ou moins obligatoire, pour valoriser les déchets, et ce de manière financière, pour permettre aux communes de recycler pépouze les déchets qu’ils produisent par millier.
Rassurez-vous y’a pas vraiment d’altruisme là dedans, ils n’ont pas intérêt à ce que la machine s’arrête car cette production de déchets leur est bien profitable, puisqu’ils les vendent (et on les paie sur le prix final de nos achats, parfois plus cher que le produit lui-même).
L’un dans l’autre, ils s’y retrouvent, ce ne sont pas les actionnaires qui vous diront le contraire.
Donc tu te douteras bien que l’envie de changer ne viendra pas d’eux : ça leur coûterait de l’argent, car ça voudrait dire revoir toute leur logique de création de produit, mais aussi toute la chaîne de fabrication, évidemment. Pourquoi investir si tout le monde continue bien sagement à acheter et qu’on peut balancer nos déchets dans le fond des océans?
Encore une fois donc, ça va encore être à nous, à toi, et à moi, consommateurs, de changer la donne. Nous petits planctons, qui, si nous déconnons, pouvons briser toute la chaîne alimentaire 😉

Et on s’y prend comment alors du coup pour ton zéro déchet?

Je ne vais pas vous dire que c’est simple, parce que ce n’est pas simple.
Le déchet est tellement ancré dans notre mode de vie et surtout dans notre quotidien de consommateur que ça devient compliqué de supprimer à 100% nos déchets.Mais :
On ne peut pas, sous prétexte qu’on ne peut pas tout faire en un jour, ne rien faire du tout

et c’est monsieur l’abbé pierre qui le disait, encore.

Le problème de nos jours, c’est qu’on se place tous comme ce qu’on est tant qu’on n’a pas été informés : des victimes du système dans lequel on vit.
Sauf qu’à partir du moment où l’on sait mais qu’on n’agit pas dans la mesure de ce que l’on pourrait, on change de siège et on en devient alors complice.
Ca déplaît toujours à beaucoup de se sentir dans cette position, ça me déplaît aussi, mais c’est pourtant la vérité. Car qui ne dit mot consent.
Ne rien dire, c’est continuer à aller au supermarché, acheter sous papier, carton, plastique inutile sans essayer de réduire son impact.
Même dans nos plus petits gestes du quotidien se cachent des super pouvoirs de protection de la nature. Alors ne laissons pas nos super pouvoirs au placard, sortons nos capes et nos culottes fluo de super héros du quotidien et passons à l’action.

 

S’il vous plaît.

Et même si ce n’est pas pour vous, faites le pour votre chien, pour les fruits et légumes que vous aimez le mieux au monde, pour votre enfant, ou juste, rien que pour vous en fait. Pour vous dire que même si tout le monde s’en carre le coquillage, vous aurez fait un geste durable et un acte sincère envers la planète.
Et ça tu vois, c’est 100% zéro déchet, certifié sans blister, sans aluminium, et c’est à la portée de chacun. Et en plus, pour un nouvel acteur zéro déchet, on en voit souvent pousser plusieurs de manière tout à fait spontanée. C’est presque comme les promotions du Auchan dans lequel tu ne te rendras plus quand tu auras découvert qu’on fait de vastes économies en achetant sans déchet, qui te permettront de consommer mieux en tout points!

Alors du fond du coeur, MERCI.Je prévois donc de vous en parler plus en détail dans une série d’articles consacrés à mes avancées en terme de zéro déchet, et bien évidemment … ça se passe aussi en cuisine 😉

Délia ♥ en perpétuelle réflexion 

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