J'ai testé pour vous

Bullet journal ou boulet journal? [Les premiers pas]

 

Spoiler : ce titre est un attrape nigaud, as-tu cliqué juste pour voir ce que je pourrais bien trouver à dire après une accroche pareille? :p

En vérité, j’ai longtemps questionné mon cerveau pour savoir si ce truc, le “bullet journal”, était un effet de mode ultra codifié ou une vraie aide.
Mais replantons le décor : après 2-3 rdv loupés et l’oubli de plusieurs démarches administratives, j’ai fini par me résoudre à une idée assez claire : je n’ai pas alzheimer, j’ai juste beaucoup trop de choses à penser sur beaucoup trop de plans différents (après avoir quand même été zieuter les symptômes sur doctissimo, on sait jamais hein (mais du coup j’ai le cancer, un terrain à AVC et un début de choléra).

J’ai toujours rédigé des listes de tâches, mais sur des papiers volants, et n’ayant pas de smartphone, impensable pour moi d’avoir un truc virtuel pratique où je puisse écrire à tout instant mes pense-bêtes.
J’ai donc fini par regarder le bullet journal tant vanté d’un autre oeil. Et puis après tout, je n’allais pas mourir gourde, alors je me suis dit “YALA ON Y VA” (comme si j’allais courir à poil me jeter dans la neige au milieu des fjords, mais en moins froid).

Ca va faire maintenant 3 mois que je l’utilise. Et franchement, je ne vais pas vous dire en mentant que ça a changé ma vie (c’est pas non plus comme si on venait de me poser deux 95 D de chaque coté et que je ne voyais plus mes pieds (et là tu réfléchis, et tu te dis que ça fait donc 4 nichons, tout va bien)), mais c’est quand même bien pratique.

Par contre je pense sincèrement que le bullet journal souffre de son coté psychorigide, et c’est ce qui m’en a longtemps tenue écartée, parce que t’auras certainement remarqué que le coté carré, moi c’est pas mon truc. Je suis plutôt un rond ovalaire avec des angles tracés à main levé, donc quand on me parle de trucs qui ne laissent pas de place au hasard, j’ai l’impression qu’on me postillonne dessus.

Le bullet journal n’est plus à présenter, mais je vais te le présenter comme j’aurais eu envie qu’on me le présente bien avant : comme un truc simple et adaptable.
Au début j’ai recherché des exemples et suis tombée sur des mots qui m’ont paru presque savants avec des obligations légales à respecter sous peine d’être pendu en place publique : les daily, monthly, les log, les collections, les listes.
Si vous voulez on va foutre un gros coup de pied dans ce lexique compliqué qui ne sert pas à grand chose et parlons peu mais bien, et en français s’il vous plaît hein, la mondialisation c’est cool mais on peut dire “semaine” à la place de “weekly”.

Le bullet permet d’avoir une organisation PERSONNALISEE. Le principe qui diffère d’un agenda si j’ai bien tout saisi (pendant que les gourous du bullet doivent être en train de ma balancer des fléchettes sur une photo de ma personne donc), c’est que c’est une organisation qu’on fait au fur et à mesure, et surtout, on peut y ajouter plein d’autres choses, des suivis, des listes de choses à faire ou voir sur un thème spécifique.
Même si on voit souvent des photos de bullet magnifiquement décorés, on peut très bien l’utiliser sous sa forme la plus basique et ne pas opter pour le dessin mais juste pour des listes de tâches.
Pour ma part ça m’a redonné envie de me lancer dans l’aquarelle et la calligraphie du coup ça fait très 2 en 1 et ne me prend pas énormément de temps et c’est uniquement quand j’en ai envie.

Parce que le temps parlons-en : hors de question pour moi de passer 30 minutes par jours sur un cahier qui est censé me faire gagner du temps.
Je me suis aussi beaucoup demandé comment commencer mon bullet journal, comment l’organiser, et surtout, comment l’utiliser.
Parlons donc peu, parlons bien, voici le bullet journal facile et mon avis en quelques points, rien que pour toi public.

 

Le cahier 

Il n’y a pas de règle concernant le cahier choisi, ça peut tout aussi bien être un classeur d’ailleurs. Le leuchtturm est celui qui est utilisé par une grande majorité, et c’est sur lui que j’ai jeté mon dévolu. Je le trouve bien pratique avec ses pages numérotées et son sommaire. Il dispose également d’étiquettes et d’un soufflet pour conserver quelques documents, tout à été pensé.
Les feuilles sont bien épaisses, on ne voit pas à travers, même si on utilise de l’aquarelle. On peut éventuellement avoir ce que les initiées appellent un “ghosting” : on devine ce qu’il se trouve derrière, mais c’est pas franc du collier.
Son coût pourra cependant en refroidir certaines : une vingtaine d’euros.
On peut tout aussi bien commencer dans un cahier de brouillon d’écolier pour tester la méthode, ou opter pour la version classeur avec cependant les feuillets à racheter pour recharger.
Je pense quand même qu’un format facile à glisser dans un sac s’impose; le bullet doit pouvoir te suivre comme ton ombre, les idées ne s’imposent pas uniquement quand tu es chez toi à ta table.

En bref : Un cahier simple pour commencer pour ne pas se ruiner, le trop présenté Leuchtturm (à ne pas commander sur leur site, ils sont tout le temps en rupture, ne pas hésiter à passer par le site …) ou un classeur spécialisé comme le filoflax.

Le matériel d’écriture 

J’ai eu envie d’un peu de fantaisie, donc j’ai acheté quelques stylos à calligraphie avec une mine large et plate (surtout destinée au style gothique) et des feutres kuretake chez Zodio, avec double mine, qui sont comme les tombow dont on parle tant. Ils permettent de faire des calligraphies. Sinon le plus simple reste d’avoir un stylo noir, pointe fine, c’est neutre et très pratique! Beaucoup utilisent les crayola pour calligraphier (oui oui, ceux qui peuplent les maternelles), et aussi les sabilos colorés mine et feutre. Les codes couleur ont l’avantage de facilement se repérer dans des listes, sans en ajouter 252, ça peu s’avérer utile si le code est clair dans votre esprit.

En bref : Un simple bic noir, ou une myriade de couleurs, c’est vous qui choisissez selon votre bon vouloir, votre budget et vos envies!
Il existe également des stylos à aquarelle avec réserve d’eau qui ont un beau rendu pour le brush lettering (écriture donc, au pinceau)

 

L’organisation

Même si chacun fait ce qu’il veut dans son bullet journal (un peu comme dans sa vie et sa culotte), le principe reste quand même assez identique : on fait de quoi organiser ses semaines, ses mois voir ses périodes à plus long terme, car il arrive d’avoir des rendez-vous éloignés dans le temps qu’on ne va pas s’amuser à oublier (exemple anodin, quand t’as pris rdv 6 mois avant chez le dentiste pour ton contrôle annuel).
J’annonce quand même chaque mois avec une jolie page sur laquelle je m’amuse à dessiner un peu avec un calendrier pour savoir quelle date est quel jour, des rendez-vous et quelques notes et to do list globales (genre rempoter une plante par exemple, à caser quelque part dans ce mois de 31 jours (que je ferais 2 mois après, mais chut, le bullet est le seul à notifier mes échecs, s’il parle je le brûle)).
Ensuite j’accorde une double page à chaque semaine afin d’avoir bien la place d’écrire mes to do list par jour. Je me fiche bien de ce qu’on appelle les “clés”, je les ai faites mais je vous le dis, ça reste entre nous : chassez le naturel, il revient au grand galop. Si vous pensez que vous aurez toujours votre stylo rose à paillettes de licorne tout le temps sur vous pour cocher les tâches effectuées … vous vous fourrez le doigt dans l’oeil jusqu’à votre omoplate et finirez par voir que vous rayerez avec un bic comme un cochon qui aurait vu une tranche de jambon.
Enfin, pour des suivis de tâches plus répétitives ou des sortes de bilans, j’ai créé des pages sur des thèmes bien précis. J’ai donc une page pour l’arrosage de mes plantes, la prise de vitamine B12, mes heures de sommeil (pour bien avoir envie de me pendre quand j’enchaîne les nuits à 5 heures de sommeil), ou les idées de recettes! C’est comme un agenda qui aurait mangé un bloc de post it. Pratique.
Pour chaque thème, n’hésite pas à regarder sur pinterest pour trouver l’inspiration si tu n’es pas une grande organisatrice, en mixant plusieurs “thèmes” on finit toujours par pondre un truc qui nous convienne.

En bref : Cible bien tes besoins, cherche l’inspiration et fais un joli mélange de ces deux données pour trouver un bon compromis qui te convienne … Ou que tu finiras par modifier pour mieux te correspondre!

La décoration

Pour ce point là, j’insiste lourdement, mais on n’est pas obligés d’y passer, loin de là en fait. Au départ je pensais que le bullet était un truc hyper artistique parce que les seules pages qu’on voit sont forcément jolies (t’évites de montrer celles où ton chat a renversé son café (?) dessus ou les listes affreuses parce que t’as fait ça à l’arrache)  alors qu’on peut très bien tenir un bullet journal minimaliste sans fioritures.
Pour celles qui n’ont pas envie de dessiner, mais souhaitent mettre un peu de gaité dans leur bullet, plein d’options existent : tampons, masking tape, autocollants, coupures de magazines.
Même si la technique peut paraître compliquée, faire des tâches à l’aquarelle habille beaucoup et est très facile à réaliser. Vous prenez une surface plastique (genre une pochette plastique d’un vieux classeur d’école), vous coloriez soit avec de la vraie aquarelle, soit un feutre type tombow, vous pshitez de l’eau (avec une vieux vaporisateur de cosmétique par exemple, ou le truc pour les plantes à1€50 aussi), et vous étalez sur votre feuille.
T-A-D-A-M.
J’aime beaucoup la vraie aquarelle, on trouve de petites palettes pour pas grand chose (j’ai des tubes de chez sostrene grene qui m’ont coûté même pas 5€), et après une petite prise en main on obtient aussi des résultats sympas et un peu de distraction.
Vous pouvez également vous rendre régulièrement sur Dafont.com et simuler votre texte avec toutes les polices du site pour en trouver une qui vous plaise, quand vous voulez un texte aussi bien utile qu’illustratif. Avec une peu d’entraînement, on finit par avoir de jolis résultats!

En bref : A prendre ou à laisser !

Le temps accordé

Encore une fois ça dépend de votre volonté, de l’esthétique que vous voulez apporter au cahier.
Une page de mois et semaine prend moins d’une demi heure, et remplir le bullet au stylo rapidement me prend moins de 10 minutes par jour, le soir avant de dormir, histoire de faire le point.
Ca fait, pour sûr, gagner un temps fou quand on doit s’organiser.
Si l’on commence à se lancer dans des pages plus artistiques, on augmente le temps de préparation, mais je pense que dans ce cas, on dépasse le cadre pur du bullet organisationnel, donc c’est plus par plaisir qu’autre chose.
Je pense que ceux qui finissent par se noyer dans le bullet et l’abandonner sont ceux qui essayent de faire un bullet qui ne ressemble pas à leurs besoins et calquent trop d’idées sur celui des autres.

En bref : Nul temps mal employé n’est bon, ne donne à ton bullet que ce que tu penses qu’il mérite (il accepte aussi les sucre d’orge)

Le bilan

Le bullet est un bon outil organisationnel qui est surtout très adaptable en fonction des besoins de chacun. Il faut, je pense, savoir s’éloigner de la complexité nébuleuse qui l’entoure (et est grassement entretenue par ceux qui en possèdent un) pour apprendre à l’aimer et se l’approprier.
Je pense qu’il faut lire un peu de choses sur le bullet, éventuellement sur la manière de le construire, mais ne pas trop chercher à recopier une organisation. Avant de commencer, listez donc sur un papier ce dont vous avez besoin et qui vous sera vraiment utile et ne vous encombrez pas de pages juste parce que ça fait joli ou que c’est comme ça qu’on est censé faire.
Si les pages mensuelles ne vous servent à rien, alors n’en faites pas! Ca vous fera perdre du temps et remettra en question l’intérêt du bullet à vos yeux.
Si vous avez besoin au contraire d’une page par jour parce que vous êtes freelance, ou super accro à l’organisation, alors qu’à cela ne tienne, faites vous ce plaisir.
Au quotidien, je prends le réflexe de regarder tous les jours ce que j’ai bien pu noter, et de vérifier certaines autres pages quand j’ai un doute sur le dernier arrosage de mes plantes par exemple.
Le gros point fort, c’est qu’on voit que le temps passe vite, et ça permet de bien réaliser des échéances qui arrivent un peu trop rapidement et réagir en conséquences.
Je n’ai pas trouvé de point faible pour tout dire, je le pratique simplement, et surtout quotidiennement. Pas un jour ne passe sans que j’y glisse une idée ou une tâche que je risque d’oublier, je dois dire que je trouve ça plus pratique que les post it.

Le résumé pour bien commencer

On commence par du simple : peu de matériel, mais qui nous plaît et nous servira.
Pour procéder à l’élaboration de ses pages, on ne regarde pas forcément ce qui se fait sur internet et ce qui nous paraît le plus joli et montrable mais bien ce qui nous convient le mieux. On réfléchit bien à l’espace dont on aura besoin pour chaque jour (les week-end risquent d’être plus chargés que la semaine par exemple, alors pourquoi ne pas leur accorder plus de place pour écrire des tâches?), on se demande s’il est nécessaire de faire une page pour le mois si l’on n’en voit pas l’utilité également, et on se prépare des pages pour des suivis qu’on pense importants, des pense-bêtes.
Au fur et à mesure, ne pas hésiter à changer d’organisation si ça ne nous convient pas.
Et puis surtout, être régulier, le but de ce petit cahier est de se tenir rigoureusement à ses tâches.
En ce sens, vous sentirez un poil de culpabilité vous pousser entre les deux yeux quand vous aurez déplacé 4 fois “dépôt de chèque”.
Haha.

J’espère que ce résumé vous aura donné envie de vous lancer plus qu’avec des longs dépliants très techniques, je crois que le maître mot de ce cahier est de savoir apprécier un peu d’incertitude quant à son futur.
Tout en gardant une prise solide sur son présent en n’oubliant plus les trucs barbants qu’on a tendance à trop repousser parce qu’on réalise combien de fois on l’a déjà fait.

EN CONCLUSION : le Bullet Journal est un médicament non remboursé par la sécurité sociale pour lutter activement contre le syndrôme de procrastination.

Et vous alors, adeptes ou bien vous pensez qu’il ne s’agit que d’un agenda qui se la pète un peu?

5 Commentaires

  • Ha ! J'ai ressenti la même chose que toi le jour où j'ai réalisé que le bullet journal pouvait être très simple si on le souhaitait simple. Avant d'en avoir un, je voyais ça comme un truc bizarre prôné par un genre de secte mais dont les non-initiés ne pourraient jamais comprendre le principe.
    Le mien me suis depuis août dernier maintenant, il ne ressemble pas à grand chose (à part un cahier empli de listes et textes bizarres, vu de l'extérieur), mais c'est un outil qui m'est devenu quasi-indispensable, et ce dans tous les domaines de mon quotidien qui nécessitent un peu d'organisation. Et même, avant j'étais la reine des oublieuses d'anniversaires. Aujourd'hui, on me demande qui je suis quand j'en souhaite un à la bonne date, c'est à dire à chaque fois 😀
    C'est totalement un agenda qui se la pète, mais franchement, il a de quoi !

    • Non mais je pense qu'il faudrait sincèrement simplifier la manière dont c'est amené, ça fait vraiment cahier savant alors qu'en fait bon ben c'est juste un pense-bête en forme de cahier quoi 😀
      Je crois qu'il est en passe de s'inviter dans mon quotidien aussi, et ça me vide pas mal la tête!

  • Ah ça fait plaisir de trouver quelqu'un qui a compris que l'on faisait ce qu'on voulait avec un Bullet Journal ! Il y a trop de personnes qui pensent qu'il faut faire comme tout le monde pour que son bujo soit joli et qui du coup pensent que ce moyen de planifier ne leur convient pas alors que pas du tout … c'est juste qu'ils n'ont pas fait un bujo pour eux ^^

    Très bon article en tout cas !

    Bisous

    Barbara

  • C'est vrai que c'est canon et pourtant je n'arrive pas à m'y mettre. Je viens juste de commencer un nouveau carnet et zut, déjà fait les deux premières pages !! encore oublié !! j'aurais pu faire une table des matières histoire de m'y retrouver plus facilement ! le prochain peut être. En tout cas il est très beau le tien;

  • Alors d'abord merci car j'ai bien ri en lisant ton message (surtout le passage avec le jambon). Moi j'en ai fait un pour le suivi de mon blog…mais je vais m'en faire un pour le reste de ma vie…enfin pas jusqu' à ce que mort s'en suive….mais pour la vie de tous les jours je veux dire.
    Pour moi c'est un agenda avec lequel certains se la pète car lui finalement il a rien demandé!

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